De nombreuses recherches scientifiques à travers la planète (Mechoulam et Hanus, 2004 ; Hanus, 2007 ; Pacher et al., 2006, Gerdeman et Schechter, 2010) ont permis de mettre au jour un remarquable système physiologique : le système endocannabinoïde. Ce dernier contribue au maintien des mécanismes favorisant l’homéostasie dans le corps (Backes et al., 2017). Il est non seulement actif dans le cerveau, mais aussi à travers le corps et tout indique qu’il fonctionne de pair avec la santé humaine en générale ainsi qu’avec le sentiment de bien-être (Gerdeman et Schechter, 2010).
Le cannabis affecte le corps, car ses constituants bioactifs se lient et activent divers récepteurs moléculaires encodés par nos gènes. Ces récepteurs de cannabinoïdes sont en fait des protéines qui s’expriment sur les membranes de certaines cellules. C’est effectivement à cause de leur capacité à capter les molécules de formes cannabinoïdes que ces capteurs portent le nom de récepteurs cannabinoïdes (Gerdeman et Schechter, 2010). La grande variété de tissus et de cellules portant ces récepteurs est en majeure partie responsable de l’importante diversité d’effets physiologiques et psychologiques générés par la prise de cannabinoïdes (Iverson et Snyder, 2000). La position des capteurs est donc un déterminant majeur lors de l’observation et de la qualification de l’effet d’un cannabinoïde.
Le cerveau et de nombreux tissus du système nerveux exhibent de fortes concentrations de récepteurs appelés CB1. Un second récepteur, du nom de CB2 a quant à lui été identifié principalement sur les membranes de certaines cellules du système immunitaire, mais aussi ailleurs sur les os et les muscles (Gerdeman et Schechter, 2010). Ces faits portent à croire que la majeure partie des effets mentaux et perceptuels du cannabis peut être attribuée aux récepteurs CB1 (Gerdeman et Schechter, 2010). En revanche, les récepteurs CB2 apparaissent comme étant responsables des facultés anti-inflammatoires et réducteur de douleur de certains cannabinoïdes et du terpène caryophyllène (Gertsch et al. 2008). En somme, il convient de mentionner que les études sur ces molécules nécessitent encore plusieurs années d’études pour être en mesure de connaître leur plein potentiel et leurs nombreuses facettes.