Botaniquement parlant, le cannabis est membre de la famille des cannabinacées. Cette famille comporte aussi les genres Humulus (houblon) ainsi que Celtis (micocoulier) (Backes et al., 2017). De croissance rapide elle est une plante annuelle qui est naturellement pollinisée par les vents. (Holland et al., 2010).
Une hypothèse reconnue place l’origine du cannabis sur le plateau central tibétain il y a de cela 27,8 millions d’années, âge à laquelle il aurait divergé du houblon (McPartland et Guy, 2016). Étant l’un des plus anciens cultigène¹ humains, certaines évidences archéologiques pointent à une utilisation du cannabis en tant que fibre végétale il y a de cela 12 000 ans en Chine (Nelson, 1996; Schultes, 1970).
La plus ancienne référence à l’utilisation médicinale du cannabis apparaît par l’inclusion de la plante dans le Pen Ts’ao, premier traité de médecine chinoise attribué à l’empereur mythique Shen Nung, il y a 5000 ans (Holland et al., 2010). Dans ce document, on suggère de cultiver les plants de cannabis femelles pour bénéficier de leurs plus grandes propriétés médicinales comparativement aux plants mâles. Dès cette époque, on avait compris que les plants femelles contenaient davantage d’ingrédients actifs que leur contrepartie.
Ce document ancien fait aussi référence au traitement de la constipation intestinale ainsi qu’aux désordres et troubles liés à la reproduction (Touw, 1981). Au tout début de l’ère chrétienne, Hua T’o (140-208), le père de la chirurgie chinoise, utilisait un mélange de cannabis et d’autres plantes mélangées à du vin pour anesthésier ses patients pendant des interventions chirurgicales (Li H., 1974). La graine de cannabis fécondée est aussi utilisée depuis très longtemps dans la médecine chinoise (Touw, 1981). On en fait d’ailleurs toujours l’utilisation aujourd’hui, en Chine, tant au niveau des problèmes gastriques, comme la constipation, qu’au niveau topique où l’huile de chanvre entre dans la confection de crèmes topiques curatives (Touw, 1981). En occident, on utilise d’ailleurs un de ses principaux composants actifs, l’acide linoléique pour aider à traiter maintes formes d’eczéma et de psoriasis (Lesson et al. 2002).